les trithérapies
Ces textes ont été tirés du site internet de l’Aide Suisse Contre le Sida, dont vous trouverez le lien dans la page liens.
Le but du traitement combiné anti-VIH est la suppression, aussi complète et durable que possible, de la réplication du VIH dans tous les liquides et les tissus de l’organisme. La charge virale permet de savoir à quelle distance du but le patient se situe.
Un traitement combiné anti-VIH efficace inhibe la multiplication du VIH et freine ainsi la destruction du système immunitaire. Celui-ci peut se Remettre en grande partie et éviter l’apparition du sida ou, du moins, la retarder.
Un traitement combiné aussi efficace que possible contre le VIH entrave La constitution de souches résistantes du virus.
Même une thérapie optimale ne peut éradiquer le virus de l’organisme, mais seulement le tenir en échec.
Le bon moment pour commencer un traitement :
Le moment idéal pour commencer un traitement anti-VIH n’est pas défini. De manière générale, une personne infectée par le VIH devrait systématiquement faire l’objet d’un traitement. Les options thérapeutiques existant à l’heure actuelle ne permettent pas d’éradiquer le virus, c’est pourquoi l’observance thérapeutique est une condition nécessaire à la réussite du traitement. De plus, il faut compter avec des effets secondaires non négligeables à moyen et à long terme. Pour ces raisons, il semble justifié de différer un traitement et d’observer l’évolution de l’infection chez les personnes dont les contrôles de laboratoire sont favorables.
La Sous-commission clinique de la Commission fédérale pour les problèmes liés au sida préconise de recourir à un traitement combiné anti-VIH quand la valeur des CD4 est inférieure à 350 cellules par microlitre de sang ou quand elle se situe entre 350 et 500 et que la charge virale excède 50 000, ou bien lorsque se manifestent des maladies.
Bon nombre d’experts se montrent aujourd’hui encore plus réservés et préconisent de n’entamer un traitement que s’il est prévisible que le niveau de CD4 soit prochainement inférieur à 200 cellules par microlitre de sang.
Étant donné qu’une bonne «observance thérapeutique» est une condition sine qua non de la réussite du traitement antiviral, il est préférable de ne s’y atteler que lorsque le patient se sent vraiment prêt.
Composition d’un traitement combiné :
La composition médicamenteuse idéale pour commencer une thérapie combinée n’est pas connue. Le grand nombre des médicaments autorise une multitude de combinaisons.
Un traitement combiné se compose aujourd’hui, en règle générale, de deux inhibiteurs nucléosidiques de la transcriptase inverse et de soit un inhibiteur de la protéase soit un inhibiteur non nucléosidique de la transcriptase inverse. En plus de l’inhibiteur de la protéase, on a presque toujours recours à de petites doses de ritonavir en guise de «booster». Les interactions entre les deux inhibiteurs de la protéase sont ainsi exploitées, de sorte que la concentration de l’inhibiteur en plus du ritonavir reste assez élevée plus longtemps.
De nombreuses combinaisons sont envisageables. Pour diverses raisons toutefois, les combinaisons comprenant de la ddC ne sont pas recommandées.
Dès le premier traitement, qui a les plus grandes chances d’être efficace, il convient de prévoir aussi systématiquement des variantes de traitement qui prennent en compte les résistances croisées connues : en cas d’échec thérapeutique (par exemple un abaissement insuffisant de la charge virale), il faut procéder à une modification sensée du traitement.En outre, lors du choix des substances, il y a lieu de prendre en considération:
leurs effets secondaires;
la nécessité d’observance, c’est-à-dire le nombre de doses à prendre par jour, la prise avec ou sans alimentation, ou le nombre de comprimés ainsi que les interactions prévisibles avec les médicaments que le patient doit prendre pour d’autres raisons.
Modification de la thérapie :
La plupart du temps, le patient voit sa thérapie modifiée pour simplifier le schéma thérapeutique (passage de deux prises à une prise quotidienne du médicament par exemple), parce qu’il ne tolère pas l’un des médicaments ou qu’un traitement ne s’avère pas assez efficace (échec thérapeutique).
L’échec thérapeutique est bien souvent dû à un manque d’observance de la part du patient. A l’origine d’un échec thérapeutique et d’une modification de la thérapie, on trouve toutes sortes de causes menant à des concentrations trop basses de substances actives (par exemple absorption trop faible du médicament par le sang à partir de l’appareil gastro-intestinal ou interactions entre médicaments) ou des souches virales résistantes déjà présentes dans l’organisme.
Dans le cas où l’association agit favorablement, une substance mal tolérée peut s’échanger contre une autre substance équivalente. En revanche, si le traitement doit être modifié, parce qu’il manque d’efficacité, il se peut que la combinaison médicamenteuse choisie fasse place à de nouvelles substances excluant toute résistance croisée pour permettre une réussite thérapeutique durable.
Selon toute attente, de nouvelles découvertes modifieront sans cesse les modes de traitement. Plus le nombre de médicaments contre le VIH présents sur le marché augmentera, plus nombreuses seront les possibilités de les combiner et plus grandes les chances de mettre au point des traitements efficaces et personnalisés.