Quelques petits témoignages en lien avec la nutrition et le VIH :
  • Xavier
  • Jean-Pierre

Si vous aussi vous désirez nous faire part de mieux-être que vous a apporté une bonne nutrition ou hygiène de vie, il vous suffit de nous écrire à secretariat@pvageneve.ch.

Petit texte de Xavier :

Comme Monsieur tout le monde, l’on m’a souvent suggéré d’arrêté de fumer, de stopper les excès de boissons alcoolisées et surtout de manger plus sainement pour tout un tas de raisons : les poumons, le foie, le cœur, etc. Des suggestions que j’entends depuis très jeune, même avant d’être contaminé par le VIH et qui sont devenues banales, mais qui n’ont pas été développées correctement, à mes yeux, lorsque l’on m’a appris ma séropositivité.
Il y a de cela six mois, ma doctoresse m’apprend que le tabac et l’alcool sont immunodépresseurs (personne, auparavant, ne me l’avait dit aussi clairement) ce qui me pousse à arrêter de fumer et d’arroser un peu moins mes soirées. Et depuis ce changement dans mes mauvaises habitudes, je constate une amélioration significative de mes résultats.
Je ne pense pas que les décisions que j’ai prises sont des solutions miracles, mais (je pense) que ce sont des ressources importantes dans le combat de notre corps contre le VIH. Ces aides ne remplaceront jamais un traitement, mais elles peuvent soutenir notre corps et ainsi retarder l’échéance du traitement, elles peuvent également nous aider à mieux en supporter les effets secondaires et  à améliorer la compliance au traitement.
Mais il n’y a pas que l’arrêt du tabac ou la consommation réduite d’alcool qui jouent un rôle dans notre combat de tous les jours, il y aussi et surtout l’alimentation !

Bien à vous.

Xavier


Petit texte de Jean-Pierre :
                                                                  Le pique assiette
« Si l’on veut faire quelque chose pour sa santé, on trouvera le bon chemin, tandis que les autres ne trouveront que des excuses pour ne rien faire. »
Feu Iris Reuteler (Première Prés. PWA-CH)
Je crois l’avoir déjà relaté dans des articles précédents sur la santé : depuis que je suis concerné par le VIH (un peu moins de 20 ans), il est une question qui n’a cessé de me poursuivre: « que puis-je faire pour rester en bonne santé le plus longtemps possible  » ? Ou concrètement : « comment gérer ma vie (personnelle, émotionnelle, psychologique et sociale)) au quotidien», ou encore « comment garder l’appétit de vivre, le désir d’écoute au monde, à l’autre et à soi-même, malgré les périodes cliniquement et moralement difficiles »? Et bien, entre autres, en soignant son appétit, son appétit culinaire s’entend, qui est depuis longtemps un des garants de la qualité de vie dans son essence.
 
 Ainsi, de la même manière que j’ai mis pendant des années l’accent sur une approche médicale holistique plurielle pour préserver mon capital bien-être physique et psychique, de la même manière il m’a toujours semblé important de donner à mon alimentation une touche tout aussi diversifiée, pensant, par ailleurs, à tort ou à raison, que les déséquilibres chroniques dans ce domaine pouvaient avoir des incidences gravissimes sur les capacités de notre système immunitaire à se défendre efficacement contre le virus dévastateur du VIH. Il suffit pour cela de regarder les effets destructeurs produits par des carences alimentaires généralisées dans la population sidéenne d’Afrique noire, pour ne donner qu’un seul  exemple tristement convaincant.
 Mais attention : en alimentation comme en médecine, pas de dogmes étouffants ce qui n’exclue pas une certaine rigueur.
 Mon compagnon de vie et moi-même ne sommes donc ni végétariens, végétaliens ou macrobiotes exclusifs, pas plus d’ailleurs que Kousminien ou crudivoristes impénitents.
Le ‘jusqu’auboutisme’ alimentaire anthroposophique est trop compliqué à gérer au quotidien. Et avec des pratiques alimentaires aussi contraignantes, on ne sort plus de chez soi.
 Flavien (car c’est lui le maître queux des Palettes, si j’ose dire !) a quelques excellentes règles d’hygiène de cuisine et de préparation des aliments :
  • Faire cuire, mais en douceur (panier à vapeur).Cela prend un peu plus de temps, mais la qualité alimentaire y gagne.
  • Peu de graisse et pas n’importe laquelle.(huile végétale). Idem pour le sucre.
  • Toujours laver minutieusement les aliments (aussi ceux qui sont pré-emballés) et les instruments de cuisine.
 En ce qui concerne les ingrédients de notre alimentation quotidienne, nous suivons à peu près la pyramide des aliments aujourd’hui largement diffusée et reconnue pour qui veut se nourrir sainement :
De bas en haut :
  1. Beaucoup de boissons (eau minérale, thés et infusions, jus de fruits, un verre de rouge/blanc avec un bon repas – car comme dit l’adage : « un verre ça va, trois à quatre verres, bonjour les dégâts! ». Café: très peu ! Une cigarette éventuelle pour finir un excellent repas et basta !
  2. Légumes frais (de préférence <bio>) avec un accent tout particulier sur les salades -surtout en été.
  3. Suivent les fruits à partir desquels nous élaborons souvent des desserts maison (salades de fruits diverses, tartes, compotes, etc.).
  4. Suivent les produits à base de céréales complètes et de grains entiers (riz, maïs, boulgoure, pommes de terre, pains complets, pâtes etc.).
Nous attachons aussi une place importante aux produits laitiers, yoghourts, fromages (attention à la salmonellose !) et autres produits parfois écrémés.
En remontant la pyramide alimentaire, ajoutons encore que nous consommons un peu plus de viande aujourd’hui qu’il y a 10 ans en arrière, mais que nous continuons à privilégier les poissons (parfois plusieurs fois par semaine) et les tofus.

Trois choses pour terminer:

Nous faisons  en principe deux repas par jour et en plus je mets particulièrement l’accent sur le petit déjeuner sans lequel, contrairement à Flavien, je ne suis rien.

Les coûts: Les aliments frais sont-ils vraiment beaucoup plus chers que tous les produits congelés, certes vite préparés, mais dont la liste des ingrédients laisse généralement songeur ? Dans les grandes surfaces, le samedi en fin d’après-midi en particulier, il y a souvent d’excellentes opportunités d’acheter des bons produits frais à prix fortement réduits -fin de semaine et Migros/Coop data obligent!- et je connais plus d’un membre de PVA qui, comme nous, profite régulièrement de ces bonnes occases…

Il va sans dire qu’une cuisine partagée est beaucoup plus motivante tant au niveau de sa  conception (achats des aliments), de sa préparation que de sa dégustation et de son savourement.
Si j’étais seul au marché ou devant mes casseroles, je le sais pour l’avoir expérimenté, je prendrais souvent des raccourcis. C’est compréhensible.
Merci Flavien !
Et maintenant à vous de savoir si vous voulez bouffer à ventre déboutonné ou tout simplement vous délecter.
Dans la deuxième hypothèse, nous allons essayer de vous donner en-vie de vous faire du bien sur le plan nutritionnel. Chiche ?
JiPé